14 août: " Camping vraiment sauvage "
Rencontre d'un cyclo Italien, Luciano, qui nous a rattrapés et partagé
notre repas de midi. Quand il nous a raconté qu'il avait traversé
les 3000 km d'Australie en 15 jours, nous avons été moins étonnés
de notre lenteur relative. Il part avant nous en oubliant ses lunettes de
vue par terre. J'arrête une voiture pour qu'elle les lui donne en le
rattrapant. On le retrouve 15 km plus loin en train de manger et ayant récupéré
ses lunettes. Il nous double dans une côte et une heure plus tard, on
le rattrape, vélo a l'envers au bord de la route, mains noires de cambouis.
Problème de dérailleur. Il nous dépasse une demie heure
après, problème apparemment résolu. (Un e-mail reçu
en France après notre retour nous a rassurés qu'il avait réussi
à boucler son tour malgré ses ennuis mécaniques.) Cela
a été une belle journée entièrement ensoleillée
avec vent faible ou de travers ou arrière mais beaucoup de piste et
pire encore 13 km de route en construction: chaussée très meuble.
Nous avons entamé cette section en pédalant mais avons failli
tomber. Le coup de guidon pour éviter la chute a été
fatal pour un rayon, côté disque de frein bien sûr. Donc
obligation de démonter celui-ci pour changer le rayon pendant qu'Anne
range nos affaires pour la nuit dans un camping réellement sauvage
cette fois-ci. Pas la moindre piscine en vue, pas de restaurant, pas de toilettes,
pas de maison. Seuls au milieu d'une nature splendide et pas loin d'une rivière
où je me suis enfoncé jusqu'a mi mollet dans du sable mouvant
en cherchant de l'eau. Des fissures partout : on a l'impression que la
terre va se découper autour de nous
. Et nous allons dormir là
tout seuls !!! Nous nous couchons épuisés et malgré
l'éloignement de notre tente de la route (50 mètres) nous sentons
des tremblements de terre à chaque passage d'un camion, une imitation
un peu inquiétante de vraies secousses telluriques. Encore 8 km de
marche à faire demain matin sur la route en construction. Ces petites
aventures ont failli me faire oublier de mentionner les fabuleux décors
lunaires que nous avons traversés dans la journée avec des mini
volcans à perte de vue, des grandes collines toutes noires et de vastes
étendues sans la moindre végétation ! Un genre de
désert noir un peu inquiétant et très angoissant dans
lequel je me sens oppressée: pour rien au monde je n'aurais pu dormir
dans ce décors malgré sa beauté irréelle!
Luciano
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La piste
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et ses désagréments
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Repas lyophilisé
assaisoné de moucherons
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Camping
au bord de la piste
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