15 août: " L'enfer "
Journée épouvantable surtout pour Anne à cause des situations
angoissantes. Nuit très ventée ce qui a éliminé
toute condensation sur notre tente. Nous sommes repartis sur la route en construction
avec gros cailloux et gravier tellement meuble que souvent la roue avant s'enfonçait
d'un ou deux cm. Pousser était donc bien difficile par moments. A
chaque fois, je me sentais coupable de le laisser pousser le tandem chargé,
il ne se plaignait jamais et disait : " tout va bien mon amour "
! Mais par bonheur, la partie en construction s'est transformée
en piste tout à fait roulante au bout de 3 km et ce pour encore 5 km.
Un bon début de journée. Vent faible 3/4 arrière. Celui-ci
a progressivement forci pour atteindre 46 Km/h en rafales(mesuré) et
plus (50 au moins) estimé plus tard. Et devinez dans quelle direction!
Ce jour-ci nous avons connu le pire: après les moucherons de la
veille qui avaient une prédilection pour les conduits auditifs, tempêtes
de sable, rafales de vent de travers qui nous obligeait à occuper la
moitié de la route (ce que les automobilistes semblaient comprendre).
Mais à chaque passage d'un véhicule nous étions encore
plus déviés de notre trajectoire. Au passage d'un gros camion,
nous avons failli quitter la route et à partir de ce moment-là
nous avons décidé de mettre pied à terre à chaque
vue d'un P.L. Les écarts de trajectoires étaient nombreux tant
l'effort de lutter contre le vent était intense. Anne répétait
régulièrement "O là là ", l'emphase
sur chaque syllabe d'autant plus prononcée que l'embardée s'approchait
du milieu ou du bord de la route. Seule consolation, une journée entièrement
ensoleillée comme la veille. A 10 km de notre objectif, nous étions
à sec d'eau. Yves propose d'arrêter une voiture : je suis
tellement gênée que je reste assise sur mon vélo et ne
regarde pas !!!) Les 4 premières voitures étaient autant
dépourvues que nous. La suivante, un camping car, a accepté
de remplir notre gourde. 20 minutes plus tard, voilà le même
camping car venant dans l'autre sens à notre rencontre pour nous proposer
de nous emmener avec machine jusqu'à Myvatn (15 km plus loin). Ce n'était
pas tant notre soif qui les avait émus que notre peine à lutter
contre le vent. Ils ont dû avoir du mal à comprendre le raisonnement
derrière notre refus. (Un orgueil vraisemblablement mal placé
nous accrochait à notre défi de faire le tour sans assistance.
Nathalie, notre fille en Caroline du Sud où ce projet a pris naissance,
m'avait dit quelques jours plus tôt au téléphone quand
j'avais mal partout : " pas questions de prendre le bus, vous arrêter
un jour, d'accord, mais vous continuez
" OK, OK, OK
. ! Après
leur proposition, Yves s'est retourné vers moi : quelle tentation dans
une telle détresse
Le
conducteur avait dit à sa femme : " Le monsieur avait l'air encore
joyeux mais pas la dame ! "). Les voyant s'éloigner à
la recherche d'un endroit où ils pourraient faire demi-tour de nouveau
de nombreux km plus loin, nous nous sommes demandés chacun si nous
avions pris la bonne décision et étions très émus
devant une telle gentillesse de la part de personnes qui nous connaissaient
pas. Juste avant d'arriver à Myvatn, une collection de fumeroles à
500 mètres de notre route sur les flancs de la "Montagne Rose".
Malgré notre fatigue (ou était-ce un bon prétexte pour
s'arrêter un peu ?), nous n'avons pu résister à la tentation
de regarder de plus près: bains de boue grise bouillonnante, cheminées
de vapeur d'eau soufrée, et partout un sol tiède chauffé
par les entrailles de la terre.
Encore une côte d'un km a 10% puis enfin la descente jusqu'au camping où nous avons été accueillis d'abord par un allemand qui nous avait repérés à Reykjavik et qui a pu nous dire qu'on était parti le 1/08. Il nous a pris en photo et grande a été sa joie quand je lui ai proposé de faire les derniers 100 m à la place d'Anne qui a préféré marcher sur la pelouse du camping. Nous avons également été chaleureusement accueillis par nos amis les moucherons, aussi heureux qu'un chiot mal éduqué, qui nous ont léché les yeux, les cheveux, et les oreilles jusqu'aux tympans. On s'est senti très aimés et dire qu'ils avaient fait tous ses km devant nous pour être à notre rencontre à l'arrivée! Et coïncidence, deux françaises, Sabine et Céline, que nous avions rencontrées au camping de Reydarfjördur il y a 5 jours, sont sorties de leur tente en entendant ma voix! Elles étaient ici depuis 3 jour tant elles étaient ravies par l'ambiance du camping au bord du lac et la beauté des environs. Je pense qu'on va faire un petit repos demain et voir Krafla en bus en purs touristes !!! Je trouve enfin un endroit protégé pour sécher le linge : grande lessive à la main, grand plaisir de savoir qu'on repartira d'un bon pied, tout propres sur nous ! petits plaisirs
Route en
construction
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Tempête
de sable
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Plein les
pattes, plein les dents
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Un peu avant
Myvatn
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Champs de
lave
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Boue très
chaude
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Autour des
fuméroles
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Fumérolles
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Fumérolle
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La "Montagne
Rose"
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Lac Myvatn
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