19 août: " L'angoisse levée et la célébrité "
Petite journée pour récupérer de tous les km de la veille
avec comme objectif Laugaland. Mais d'abord un achat de première importance:
un nouveau pneu. Quel bonheur de trouver le vélociste hyper bien achalandé
avec un gros pneu finlandais que je pouvais gonfler jusqu'à 7 bars!
Une fois installé, j'avais le cur léger ce qui m'a laissé
comprendre l'intensité de mon angoisse refoulée depuis tant
de kilomètres, refoulement qui ne fonctionnait plus depuis qu'on était
arrivé dans cette ville car les petits sursautements à chaque
tour de roue étaient réapparus et bien plus forts que jamais
auparavant. Je pense que le pneu n'aurait pas tenu 10 km de plus, manifestement
décidé à rendre l'âme à 400 km (En fait,
il a tenu 401 km depuis ma réparation à Djupivogur!)
Montage devant le vélociste où s'est spontanément et
progressivement attroupée une dizaine d'enfants dont certains avaient
vu notre photo dans le journal! Ils ont demandé à essayer nos
casques avec rétroviseur dont parlait l'article. Toute cette petite
ribambelle nous a escortés plusieurs centaines de mètres quand
nous sommes partis. Le mécanicien nous avait aussi vus dans le journal
et nous en a donné le nom. Nous l'avons aussitôt acheté
en faisant nos courses. Yves souriait béatement et faisait sa Reine
d'Angleterre quand les gens le regardaient, persuadé qu'ils avaient
tous vu notre photo dans le journal. Et pendant que nous étions
dans le supermarché, notre pneu arrière à décidé
de se dégonfler, renforçant ma conviction de l'existence de
la jalousie morbide des pneus de vélo. Trajet jusqu'à notre
but pas très éloigné sans grande difficulté et
délicieuse piscine avec 2 jacuzzis, un toboggan et piscine bien sûr
exclusivement pour nous pendant une demi heure avant l'arrivée de nouveaux
clients. Le maître nageur nous a donné la permission de planter
notre tente sur la pelouse à côté de l'école (transformée
l'été en hôtel) dont nous avons pu bénéficier
des toilettes le lendemain matin. Et dîner de riz au thon blottis à
l'abri dans la cage d'escalier extérieure dans un courant d'air
pas possible. Pas trop sauvage comme camping, n'est-ce pas ?
Une traduction (approximative?) de l'article du journal: "VÉLO SPÉCIAL: Ces parisiens heureux ont débarqué dans ce pays hier avec le ferry et en deux jours ont pédallé à Myvatn vers le nord. Ils vont prendre 4 semaines pour faire le tour de l'Islande. Aujoud'hui ils ont fait à peu près 60 km et ont atteint un maixum de 47 km/h. Leur pneu a été abimé par une crevaison. Mais leur optimisme à surmonté les difficultés. Leur bicyclette est très spécial, acheté en Hollande. Le tache noire devant l'oeil du monsieur est en fait un rétroviseur. L'homme vient du Canada, sa femme est Française et ils habitent Paris. Leur mode de transport est le plus écologique imaginable. C'est une bonne nouvelle pour le réchauffement de la platete étant donné que les habitants du monde consomment de plus en plus d'énergie."
Nous restons perplexe
quand et où le journaliste a recueilli ces informations, en bonne partie
fausses bien sûr. L'allusion au 47 km/h ne correspond pas à la
vitesse du vélo mais plutôt du vent. Nous n'avons pas de souvenirs
d'un interview même informel. Le seul incident qui nous a paru suspect
était d'avoir été doublés et photographiés
à trois reprises par quelqu'un torse nu (alors que le vent froid soufflait
fort!) dans un 4 x 4 sur la route qui descendait vers Myvatn. Nous a-t-il
parlé brièvement au camping ou a-t-il parlé à
ceux que nous avons rencontré? Cela reste pour nous une énigme!
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