12 août: " Déception pneumatique "


Belle journée avec beaucoup d'éclaircies. Malgré 15 km de montée constante dont les premiers ont dû être négociés à pied en bonne partie, nous avions du plaisir à avancer entre les collines sans être mouillés ni frigorifiés. Puis 10 km de descente pure et la pureté n'était pas que dans le dénivelé mais aussi dans la jouissance de filer sans effort. Seul bémol, la crainte que notre pneu avant éclate mais ce " petit " souci allait bientôt se régler chez le vélociste à Egilsstadir. Une petite pause repas juste à l'entrée de la ville a été ternie par un petit grain qui a mis Anne de mauvaise humeur. Juste au moment où je sors pain, jambon et fromage pour préparer les sandwichs : pluie ! je n'étais pas de mauvaise humeur avant ! Heureusement elle n'a pas duré (pluie et mauvaise humeur). Mais les malheurs ayant horreur de la solitude, ce premier a été suivi d'une crevaison réparée au panneau de signalisation 50 mètres plus loin. Puis direction le magasin Skogar pour un nouveau pneu: le choix est pitoyable: un tout terrain et un lisse, tous le deux gonflables qu'à 3,5 bar maximum (le pneu d'origine se gonflait à 7 bars) et TRES difficile à chausser (sans doute prévu pour vélo d'enfants avec jantes sans double paroi). A l'aide de mon pied, j'ai néanmoins réussi à installer le nouveau pneu (à chaque tentative
, j'avais l'impression que le bord du pneu se déchirait et je ne voyais donc pas l'amélioration que cela pourrait apporter à nos angoisses) mais tenue de route beaucoup plus difficile à cause de la mollesse du pneu, écrasé à moitié par mon poids. J'ai même écrasé le pneu jusqu'à la jante en passant un peu rapidement sur un dos d'âne!

Direction la pharmacie pour ravitailler Anne en antalgiques qu'elle prend pluri-quotidiennement pour son dos et ses genoux. (Elle a vraiment du courage de m'accompagner sur ce périple fou.) Bien sûr, la pluie s'est mise de la partie et pas qu'un peu. Arrivés à l'Apothek, nous étions déjà bien mouillés sous nos Gortex. Ces vêtements hi-tec sont une catastrophe! Grande déception, ils ne connaissent ni le Myolastan (un relaxant musculaire) ni le Diantalvic. Retour vers le camping avec détour par le très grand supermarché où nous avons déambulé comme des âmes naufragées poussant un caddy contenant nos deux sacoches et drapés de nos coupe vents "imperméables" dans l'espoir que la légère brise entre les rayons les sécherait un peu. 2 heures à essayer de faire sécher nos K Way Hi truc, en marchant dans les allées, sans rien acheter car tout est trop lourd : même les petites gâteries ont un poids avant de les manger ! Qu'est ce que je deviens raisonnable ! Yves n'a même pas envie de chocolat, je ne vais pas manger une tablette toute seule …! Nous avons passé au moins deux heures au sec et au chaud dans le magasin en attendant en vain que la pluie s'arrête. Puis à sa fermeture, nous nous sommes rabattus sur le restaurant en face où nous avons béni la lenteur du service et beaucoup apprécié le goût des hamburgers tout en guettant le comportement des essuies glaces des voitures dehors: cadencées? arrêtés? Ca y est, il a arrêté de pleuvoir. Non, cela recommence. Ah, enfin, plus de pluie et un ciel qui se dégage.

Nous sommes quand même passés par la station service pour nous acheter des combinaisons 100% étanches et fragiles dans le même pourcentage. (Troués au bout d'une heure!) Cela nous rassurera quand nous serons sur la route. (Pour finir, nous ne les utiliserons qu'une seule fois par la suite.) Contrairement aux descriptions du Guide du Routard, il y avait un abri cuisine. Nous avons réussi à trouver un bout d'herbe pas trop détrempée et avons pu prendre la douche la plus chaude de tous les campings qu'on a connus jusqu'alors et non limitée en durée. Elle était si bonne qu'on en a pris une autre le lendemain matin.



Picnic à l'Entrée d'Egilsstadir
Changement chambre à air

 

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