Considérations générales
(pour ceux qui auraient des velléités de nous imiter)


Le parcours
Nous avons tourné dans le sens anti-horaire ayant vu quelque part sur Internet que nous avions plus de chances d'avoir du vent dans le dos que si nous tournions dans le sens contraire. Je ne pense pas qu'une étude statistique sérieuse ait été élaborée sur ce thème. Et résultat des courses, nous avons eu sensiblement autant de vent de face que de dos! Par contre, après une première journée qui est une longue montée sur un plateau, les 4 ou 5 jours suivants sont très plats et donc roulant permettant de prendre de l'avance sur le planning. Cette avance laisse envisager des temps de repos pour explorer plus en détail des lieux particulièrement intéressant. Cela aurait pu être le cas à Skaftafell. Nous en avons profité pour visiter les environs du Lac Myvatn.

L'état des routes est excellent: aucune surprise même quand on descend une pente à plus de 50 km/heure et la vision est embrouillée par le vent. (Ne le dites pas à Anne. Elle me ferait une crise rétrospective.) Les pistes sur la route n° 1 sont également d'excellente qualité, permettant de rouler confortablement et en toute sécurité jusqu'à 20 km /heure souvent. Par contre, les sections en voie de réfection, c'est l'horreur surtout pour un vélo couché avec une petite roue avant. Les cailloux sont gros (jusqu'à la taille d'une prune) et le gravier est très meuble. Pédaler pour nous sur ces surfaces était impossible et d'après nos rencontres bien difficile même pour les VTT à gros pneus. Il est possible sur Internet de connaître les secteurs de route en construction ainsi que l'état des routes de montagne: http://www.vegag.is/vefur2.nsf/pages/english.html

Notre vélo n'étant pas adapté au tout terrain et pour limiter au maximum le risque de problèmes techniques dus aux secousses des pistes pratiquables souvent que par des 4 x 4, nous avons délibérément évité les routes intérieures. Nous avons néanmoins l'impression d'avoir vu pratiquement tous les sites les plus spectaculaires en suivant fidèlement la route n° 1 à l'exception de Geysir, Gulfoss, Dettifoss, et Landmannalaugar. Si vous êtes deux ou plus, il est plus flexible et moins cher de louer une petite voiture à Reykjavik pour la journée que de prendre un bus. Pour Dettifoss, il y a des bus tous les jours qui partent du lac Myvatn. Et des bus partent de plusieurs villes vers Landmannalaugar, un lieu très populaire et réputé être parmi les plus beaux de l'Islande.

Les vêtements
Nous nous sommes drapés de textiles Hi-Tech dernière génération ayant les propriétés d'être antibactérien et léger, permettre la transpiration, tenir chaud, et de sécher plus vite que le tissus conventionnels. Ceux-ci nous ont donné toute satisfaction. Nos vêtements de pluie Gortex nous ont protégé très efficacement contre le vent mais très moyennement contre la pluie. Une demi-heure de déluge et on était pratiquement trempé. Par contre, s'ils n'étaient pas réellement imperméable, ils séchaient très vite et donc rapidement nous protégeaient contre le petit crachin suivant, forme de pluie la plus fréquente en Islande.

La cuisine
Les supermarchés islandais sont complètement dépourvus de boucheries ou de poissonneries ! Donc trouver un bon petit bifteck ou un filet de sole est bien difficile. Ainsi, persévérer dans ses habitudes alimentaires françaises n'est guère possible sauf si on importe la nourriture avec soi. Compte tenu des prix au moins le double des mets en Islande, cette option n'est pas à exclure même sous forme lyophilisée.

Nous étions équipés de deux réchauds multicarburant qui marchent très bien avec l'essence sans plomb (qu'on trouve dans le monde entier). Mais Camping Gas est bien implanté sur cette île et on trouve les cartouches dans beaucoup de stations service. Un réchaud nous aurait suffit amplement car la grande majorité des campings sont pourvus de réfectoires équipés de plaques chauffantes. Il faut parfois faire la queue pour pouvoir installer sa casserole sur une plaque libre mais étant en vacances, on a la patience d'attendre.

Dans les villes principales, on trouve des supermarchés bien achalandés. Et dans les petits villages, pratiquement toutes les stations services ont le minimum essentiel pour se ravitailler (lait, pain, jambon, boites de conserve…) Une exception a été la (seule) station service entre Egilsstadir et Myvatn : un self service à carte bancaire 24/24 et qui ne proposait donc que du carburant. Sur ce tronçon, aucune possibilité de se ravitailler sur 162 km !

Le couchage
Nous avons opté pour un matelas pneumatique double, pas beaucoup plus lourd que deux matelas autogonflants mais bien plus confortable et également plus isolant du froid du sol. Le problème de gonflage à été résolu en emmenant une petite soufflerie de barbecue qui souffle à très faible pression mais fort volume. On fait l'appoint de pression avec les poumons à la fin.

En lisant les récits de vents violents, nous avons acheté une tente haute montagne relativement basse pour offrir moins de résistance au vent et avec bavettes sur lesquelles nous pouvions empiler des pierres (volcaniques) pour éviter d'être emportés par les bourasques. Pour finir, nous nous sommes jamais senti menacés à ce point par les éléments et nous étions régulièrement entourés dans les campings de tentes bien plus ordinaires. En cas de vraie tempête, nous aurions sans doute été plus à l'abri que nos voisins mais cet achat était-il réellement nécessaire?

Les campings officiels sont disposés de façon irrégulière sur la route n° 1, parfois trop rapprochés, parfois très éloignés. Un coup de œil sur une carte détaillée (procurée Au Vieux Campeur avant notre départ mais aussi très facilement à l'aéroport de Keflavik ou dans de nombreuses boutiques à Reykjavik) permet de se faire une idée précise des étapes possibles. En plus des routes et de leur kilométrage, ces cartes indiquent les 3 éléments essentiels pour le cyclocampeur : les campings, les stations services, et les piscines. La notre à l'echelle 1:500000, nous a paru tout à fait satisfaisante. Les rumeurs divergent concernant la légalité du camping sauvage. Il est certain que celui-ci est interdit dans les parcs nationaux. Mais ailleurs, il me paraît difficile à l'autorité d'exiger d'un cyclo épuisé de plier sa tente et de continuer son chemin.

Pour les Auberges de Jeunesse, nous avons réservé deux mois à l'avance pour les deux permières nuits en Islande mais n'avons pu avoir que des chambres en dortoir, les chambres doubles étant déjà réservées. Un mois plus tard j'ai tenté une reservation dans cette même auberge pour notre dernière nuit mais tout était complet. La nuit que nous avons passé dans l'autre auberge de jeunesse à Berunes a été reservé la veille à midi. Par chance, nous avons réussi à avoir la dernière chambre libre. Moral de l'histoire, il vaut mieux réserver bien à l'avance, surtout à Reykjavik.

 

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