21 août: " Une interprétation sauvage "


Une nuit bien au chaud les radiateurs ayant permis le séchage complet du linge propre et de la tente humide. Petit déjeuner avec nos amis puis après consultation du bulletin météo à l'office du tourisme (vent du NE de 8 à 13 m/s (mesuré du NW jusqu'à 39 km/h, pile dans la direction que nous devions prendre) faiblissant progressivement. Nous avons donc décidé d'attendre ce fameux affaiblissement avant de nous remettre en route. Et de nouveau, le luxe d'être promené en camping-car pour visiter la ferme/musée de Glaumbaer datant de la fin 19eme avec murs en tourbe et toit recouvert d'herbe et pissenlit. Ce que j'ai trouvé le plus intéressant était la description du mode de vie dans ces petites maisons à promiscuité élevée. "La salle de séjour où le fermier, sa famille et les domestiques prenaient leur repas, travaillaient et dormaient, comprenait 11 lits (comme 2 personnes souvent partageaient le même lit, cette salle pouvait abriter une vingtaine de personnes). Dans un logement aussi encombré et limité, une friction entre les gens pouvait seulement être évitée par une conduite générale de respect mutuel et de tact, et en réalité, cette salle comme tout environnement, a créé son propre code de conduite: une convention à respecter la vie privée de chacun: ce que l'on gardait sous son oreiller était en sûreté contre tout furetage comme si cela s'était trouvé dans un coffre fort." (Extraits du dépliant du musée.) C'est peut-être une interprétation un peu sauvage (encore plus sauvage que nos campings) mais j'ai l'impression que cet ancien mode de vie pourrait expliquer la distance respectueuse mais néanmoins chaleureuse qu'on a ressentie chez les habitants de cette île ainsi que le taux de criminalité très faible (le plus faible au monde apparemment) nous donnant le sentiment que nos affaires laissées sans surveillance étaient en sécurité.

Pour finir et malgré notre patience d'attendre un affaiblissement, il n'y en avait toujours pas à 17h00. On a même fait une petite tentative de mettre le vélo sur la route avec l'intention de faire un petit bout tout tranquillement mais le vent de travers était tellement violent que nous n'avons pas osé faire même quelques tours de pédale. Notre anémomètre affichait 39 km/h mais compte tenu du bruit du roulement de l'hélice de celui-ci et de la sensation que le vent était encore plus fort qu'à Myvatn nous avons estimé qu'il soufflait un bon force 6, soit bien au delà de 45 km/h. Voyant que nous étions condamnés à rester, Anne en a profité pour faire sa "couleur" (teindre ses quelques cheveux gris). Bien que je n'en voyais pas l'urgence sur le plan esthétique, j'étais très encourageant pour ce projet car nous n'aurions plus à traîner avec nous plusieurs petits flacons de produits chimiques pour encore plusieurs centaines de km. Grand a été le soulagement et le plaisir d'Anne non seulement de se sentir belle de nouveau (elle l'était avant mais elle commençait à ne plus partager mon point de vue) mais d'avoir réussi à se rincer les cheveux et à se rhabiller juste 5 minutes avant l'arrivée de deux cyclos, alors que peu avant elle était en soutien gorge dans la chambre que nous avions fini par considérer comme la notre. Les deux cyclos étaient un anglais et Jean-Jacques de Paris qui ont pédalé ensemble de Akuryeri et que nous avions vus à Myvatn quelques jours auparavant, au moment de notre départ. L'anglais était venu avec son pipeau (à 6 trous) sur lequel il a fort bien joué des airs irlandais dans le réfectoire. Plus tard dans la soirée nous avons été rejoints par une Chilienne qui avait épousé et divorcé d'un Islandais mais qui vivait toujours à Reykjavik. Elle était venue ici pour une réunion annuelle de l'association des planteurs d'arbres (c'est comme cela que je l'ai compris). Il nous parait curieux qu'une telle réunion nationale puisse avoir lieu dans une ville de 130 habitants. Ils sont bien en avance sur nous en ce qui concerne la délocalisation!

Ferme de Glaumbaer
Murs en tourbe de la ferme
Tour à bois
Coucher de soleil sur Varmalid

 

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